Interview: Laurent Edel revient sur le Sacré Sound Festival
Président du Fonds SaHaG, Laurent Edel a été à l’initiative du financement du Sacré Sound Festival. Cette première édition du festival avait lieu du 2 au 18 mai dans différentes salles parisiennes. Nous avions eu la chance d’accueillir le mardi 7 mai Walid Ben Salim et Marie-Marguerite Cano au centre Copernic. Laurent Edel vous propose de revenir sur ce partenariat.
Qu'est-ce qui vous a motivé à soutenir le Sacré Sound Festival ?
Laurent Edel (L.E) : D’abord le « soft-power ». J’ai eu la naïveté d’espérer que le dialogue entre musiciens de cultures, identités et religions différentes pouvait contribuer à la paix.
La musique est-elle une réponse à l'actualité ?
L.E : Observez le visage des spectateurs pendant les concerts du Sacré Sound Festival. D’abord interloqués par des sons rarement entendus car incongrus : chants persans par une mezzo-soprano ; chant soufi et harpe ; orgue et clarinette peut-être klezmer. Les visages des spectateurs se sont détendus, puis apaisés. Des sourires de béatification apparaissent. La présence sur la même scène d’une chanteuse iranienne et d’une autre israélienne, c’est un croche-patte à l’actualité géopolitique. A quelle autre occasion une mélodie arabe s’élève vers les lettres hébraïques en stuc décorant le mur de la Bimah de Copernic ? L’arabe et l’hébreux, si souvent opposés, s’entrelacent et leur grâce suspend le chaos du monde. Disruption pacifique d’un conflit permanent. Demandez aux spectateurs ce qu’ils ressentent et nombreux vous diront s’être sentis apaisés, rassurés par l’expression de la fraternité. Nous entendons, formulons, prions pour la paix. Les artistes du Festival nous offrent des expériences de paix. Leur performance incarne la paix.
“Disruption pacifique d’un conflit permanent.”
Comment la coopération entre SaHaG et le Sacré Sound Festival a-t-elle démarre ?
L.E : Quand Nathalie Serfaty et Lise Gutmann m’ont présenté la porteuse du projet, j’étais flatté : Laurence Haziza, est une experte des nouvelles musiques juives, introduites en France par Claude Zwimer et Claude Nahon, et relayées par Jazz & Klezmer. Certains jeunes membres de ma famille partagent ma passion pour des artistes que Laurence a produits. Ma mère, ma sœur et Marc Konczaty ont validé le soutien de SaHaG au Festival en estimant qu’il répond à l’objet de notre fonds : « encourager les actions de liberté, de paix et de tolérance par le soutien aux arts, à l’identité juive ». La première édition du Festival, un succès, a rassemblé mille spectateurs, et bénéfice d’une belle couverture média.
SaHaG a-t-il fait autre chose qu'apporter son soutien financier ?
L.E : Laurence Haziza m’a fait confiance et je l’en remercie. Nous nous sommes rencontrés au tout début de son projet, encore à l’état de concept. Laurence a accepté que je l’accompagne dans la structuration financière et stratégique du Festival. D’autres fondations ont pris le relais financier : Cynamon ; Alain de Rothschild ; Mémorial de la Shoah ; Judaïsme Français et Fond’Action. Le sentiment d’avoir en quelque sorte incubé son projet me rend fier, heureux et confiant pour les prochaines éditions du Festival. Nous espérons inscrire le Sacré Sound Festival comme un rendez-vous parisien de la paix et de la fraternité.
Pour soutenir les actions du Fonds SaHaG, vous pouvez faire un don à ce lien.