Beaugrenelle

Informations pratiques :

11 Rue Gaston de Caillavet, 75015 Paris
Itinéraire

secretariat-beaugrenelle@judaismeenmouvement.org

01 44 37 48 48

Offices et horaires

Un vendredi soir par mois : à 18h l’office Aleph, un office pour les jeunes enfants  de 2 à 8 ans, pour accueillir chabbat sous la forme d’un conte;  suivi de l’office Zimra à 18h45, office musical, avec des chants et au son du violon, de la clarinette et du piano. Ces deux offices sont menés par le rabbin Delphine Horvilleur.

MJLF, 45 ans d’engagement militant

Le Mouvement Juif Libéral de France (MJLF) a été créé le 2 juin 1977, 70 ans après l’ULIF et plus d’un siècle après l’émergence en Allemagne du Mouvement Libéral européen, dit réformé. Il a été fondé par une dizaine de familles issues de la rue Copernic.

Au fil des décennies, le MJLF a changé le paysage du judaïsme français. Pas à pas, il a crédibilisé et imposé avec réalisme cette vision d’un judaïsme authentique qui permette à chaque Juif de vivre dans l’intelligence de son temps. Un judaïsme ancré dans la tradition, fidèle à l’esprit de la Tora et des prophètes, généreux, solidaire et aussi ouvert sur l’avenir, vivant, spontané. Un judaïsme libéral “à la française” qui est une composante du judaïsme religieux. 

Pourquoi, au soir du 2 juin 1977, 35 personnes réunies autour du rabbin Daniel Farhi (z’l), de Roger Benarrosh (z’l), vice-président du l’ULIF, et de Colette Kessler (z’l), directrice du Talmud-Tora de l’ULIF depuis 25 ans, ont-elles créé ce « Mouvement » ? Pourquoi ont-elles choisi de se définir, ainsi, dans le mouvement ?

Un chemin nouveau, dans l’action et l’engagement, s’imposait face à des constats alarmants sur l’évolution du judaïsme en France. Parmi ces constats : un sentiment religieux en déclin faisant place à un rigorisme intolérant, dénaturant le judaïsme en voulant le figer ; une halakha plus jalousement gardée, mais des synagogues plus vides ; des effectifs stagnant dans les Talmudé-Tora ; des vocations rabbiniques et éducatives quasiment inexistantes ; des budgets de plus en plus étriqués face à une communauté sourde aux appels de ses dirigeants.

La vision de ces bâtisseurs, devenus militants, était forgée sur quelques principes, parmi lesquels :

  • La place des femmes dans la communauté et dans la prière doit être entière.
  • L’adaptation à l’environnement et à la société contemporaine signifie d’être ouverts aux évolutions du monde moderne sans se départir des textes et des traditions.
  • L’attachement à la tradition autorise le retour à certaines pratiques tombées en désuétude. Le retour à ces pratiques est la marque, non d’une régression, mais d’un judaïsme en mouvement. 

Quel a été leur chemin ?

  • En moins de quatre ans (1981), la maison communautaire du MJLF (avec sa synagogue, son Mikvé…) était sortie de terre à Beaugrenelle, dans le 15ème arrondissement de Paris, bâtie et financée par ses membres. Jacques Chirac, alors Maire de Paris, avait accepté que le terrain soit cédé au MJLF pour le projet. L’inauguration a eu lieu le 5 juin 1981 (4 sivane 5741). En 2008, sous la présidence de Francis Lentschner, le bâtiment sera surélevé, avec un quatrième étage, et habillé par des carreaux de pierre de Jérusalem.
  • En à peine dix ans (1987), la communauté accueillait un millier de familles, avec déjà une première extension à l’Est de Paris. Le Talmud-Tora comptait plus de 400 enfants.  
  • Les jeunes filles ont été appelées à la Tora dès 1981 et l’ordination du rabbin Pauline Bebe, première femme rabbin de France, a eu lieu en 1990.
  • La lecture publique ininterrompue pendant 24 heures des noms des Juifs de France déportés a été instaurée par le rabbin Daniel Farhi. Elle marque depuis chaque année la célébration de Yom Hashoah.
  • Des méthodes d’enseignement nouvelles ont été développées au Talmud-Tora en adéquation avec l’ouverture et la curiosité d’esprit des enfants. Colette Kessler a dirigé le Talmud-Tora dès sa création, faisant du MJLF un centre d’étude, de culture et de formation pédagogique. Elle a été également à l’origine de l’École Juive Moderne. 
  • Le dialogue interconfessionnel judéo-chrétien et judéo-musulman a été central dans les actions de la communauté, porté par Colette Kessler et le rabbin Daniel Farhi.
  • Le MJLF a pris une place importante au sein de la communauté, des institutions françaises, européennes et mondiales, dans lesquelles Roger Benarrosh a été très engagé : Congrès Juif Mondial, Union Mondiale pour le Judaïsme Libéral, FSJU, CRIF, Alliance Israélite Universelle… 

La vision et l’élan originels ont été perpétués par les dirigeants et administrateurs successifs et sous les ministères de ses rabbins à l’instar, ces dernières années, des rabbins Delphine Horvilleur (depuis 2008), Yann Boissière (depuis 2012) et Floriane Chinsky (depuis 2013).

Plusieurs ouvrages de référence ont été publiés, dont « Une anthologie du Judaïsme Libéral », du rabbin Daniel Farhi et Pierre Haïat. Cet ouvrage, paru en 2007, comporte 70 textes fondamentaux.

Les cofondateurs du Mouvement Juif Libéral de France

Roger Benarrosh est le président fondateur du MJLF, dont il a assuré la présidence de 1977 à 1983, puis de 1985 à 1989. Il a contribué par ses actions à faire connaître et reconnaître le judaïsme libéral dans la grande communauté. Parmi les fonctions occupées pendant plus de 40 ans, il a été membre du comité directeur du FSJU, vice-président de la section française du Congrès Juif Mondial, vice-président pour l’Europe de l’Union Mondiale pour le Judaïsme Libéral, puis vice-président d’honneur du CRIF et vice-président de l’Alliance Israélite Universelle

Colette Kessler a dirigé les Talmudé-Tora de Copernic puis du MJLF. Reconnue comme une grande pédagogue au-delà des communautés libérales, elle s’est aussi impliquée dans l’enseignement du judaïsme aux Chrétiens. Colette était la petite cousine de Louis-Germain Lévy, elle avait grandi dans une famille non religieuse, survécu à la guerre. Elle avait étudié auprès du rabbin Andrė Zaoui, puis à l’institut parisien d’études hébraïques et choisi de consacrer sa vie à l’enseignement du judaïsme. Elle est aussi l’auteur de plusieurs livres : « Dieu caché, Dieu révélé » (2011), « L’éclair de la rencontre » (2004), « À l’écoute du Judaïsme » (1977).

Le Rabbin Daniel Farhi a exercé ses fonctions de rabbin à l’ULIF, puis pendant 32 ans au sein du MJLF. Il a développé comme aucun autre le judaïsme libéral, qu’il a renouvelé et fait connaître d’un grand nombre. Créateur de la journée de lecture des noms des Déportés Juifs de France lors du Yom Hashoah, il a fait prendre conscience aux Français et aux pouvoirs publics de l’ampleur de la Shoah en France. Son engagement a été à l’origine d’un nouveau regard sur cette période et de la reconnaissance de dette de la France vis-à-vis des disparus.

Les familles Alexandre, Chebath, Cyrot, Dreyfus, El Ghouzzi, Gauthier, Levy, Trèves, Schil, Spire, Strauss, Toper ont compté parmi les fondateurs de la première heure.