Yom Kippour
FêteDu Mercredi 1er Octobre à 19h11
au Jeudi 2 Octobre 2025 à 20h15
De la Torah écrite à la Torah orale
Selon la Torah, le 10e jour du 7e est nommé Yom Hakipourim « Jour des Expiations » ou « Recouvrements » (des fautes), soit 10 jours après Roch Hachana. Par la suite on utilisera Kippour au singulier par évolution du langage. Si le Tanakh (Bible hébraïque) reste silencieux sur la manière dont on célébrait ce jour à l’époque du 1e Temple de Jérusalem, nous savons par la Mishna (rédigée entre 200 et 220) comment il se pratiquait à l’époque du second Temple. Pour le distinguer du Shabbat « Cessation », la Torah parle de Shabbat Shabbaton « Cessation de Cessation », ajoutant aux interdits du Shabbat, l’obligation d’un jeûne complet de 25 heures, de la veille au lendemain nuit.
Par une judicieuse exégèse, les rabbins ont justifié ce 10e jour du 7e mois comme étant celui où Moïse (Moché) descendit une seconde fois avec les nouvelles tables de la Loi (Décalogue) qui portait le pardon divin de la faute du veau d’or.
Selon la Torah, ce jour constitue une grâce divine de pardon à l’ensemble du peuple d’Israël et aux étrangers (Lv 16, 30): « Car en ce jour il sera fait expiation, pour vous purifier de tous vos péchés ; devant YHWH vous serez purifiés ».
Par la suite les maîtres de la Mishna feront le distinguo entre les fautes religieuses que Dieu pardonne immédiatement, et les fautes morale, qu’Il ne pardonne qu’après s’être réconcilié avec son prochain lésé.
Le service du Temple
A l’époque du Temple, le culte d’expiation tournait autour de la personnalité du grand prêtre (cohen gadol) qui entrait dans le saint des saints, ce qui était interdit le reste de l’année. Il tirait également au sort entre 2 boucs, l’un pour YHWH et l’autre vers le désert d’Azazel qui symbolise les forces du mal et de la violence toujours promptes à s’éveiller pour commettre les fratricides. Par ce rituel du bouc émissaire (c’est ici l’origine de l’expression), le grand prêtre montrait que la violence devait rester hors de la cité, dans le monde de la nature et des prédateurs ; et que s’il fallait canaliser la puissance de la violence c’était sur une malheureuse bête, et non sur l’homme, qu’elle devait se déchaîné. En d’autres termes le « bouc émissaire » devait rester un bouc, jusqu’au jour béni où les peuples transformeront « leurs glaives en socs de charrue. »
La démarche de téchouva
Le jour de Kippour clôture les 10 jours de repentir ou téchouva. Le mot téchouva vient de la racine chouv « revenir ». Nous devons à notre maître Maïmonide (1138 – 1204) une présentation claire de ce cheminement intérieur.
- Prise de conscience des fautes commises, ce qui implique le refus de l’amnésie ou du déni du mal causé / retour vers le passé.
- Enoncé orale de ses fautes (vidouy). La science psychologique nous a appris la valeur de « faire entendre à ses oreilles ce qui sort de sa bouche » // acte présent.
- L’engagement de ne plus recommencer, ce qui souligne la place du libre arbitre et de la responsabilité dans la foi d’Israël. / Perspective d’avenir.
La liturgie de Kippour aide à traverser ces 3 phases, bien que les 10 jours soient idéalement offerts pour ce travail intime. Bien entendu, il n’est pas nécessaire d’attendre Kippour pour revenir vers Dieu ou se réconcilier avec son prochain, disons qu’une belle occasion est offerte à l’ensemble de la communauté juive pour se retrouver et prier ensemble.
Les règles de Kippour
- Ne manger ni boire
- Ne pas porter de chaussures en cuir (symbole de richesse)
- Ne pas se baigner ou se laver
- Ne pas s’oindre de parfums ou de lotions.
- Ne pas avoir d’intimité conjugale
Les offices de Kippour
Les offices de Kippour sont également au nombre de 5 :
- Kol Nidré : entrée dans la solennité du jour.
- Chaharit: Prière du matin avec psaumes et poèmes de circonstance. Lecture toraïque du rituel du Temple, haftara au texte prophétique tirée d’Isaïe (chap. 58) : le véritable jeûne se traduit non dans la mortification mais dans la solidarité avec l’indigent.
- Moussaf : Cette prière contient le descriptif du service du grand prêtre le jour de Kippour
- Minha: Prière de l’après-midi qui comprend une plus d’une lecture de la Torah, la lecture de la totalité du livre de Jonas, qui enseigne que Dieu veut pardonner à ceux qui abandonne sincèrement le mal.