Lettre des Présidents
Meurtris mais Déterminés.
Meurtris, nous le sommes.
Nous avons le cœur qui saigne, le cerveau qui vacille. Nous ne savons si vous êtes comme nous, mais dans la journée nous sommes assaillis par des pensées qui reviennent en boucle : non cela n’a pas eu lieu, parce que ce n’est pas possible que ça ait eu lieu. Ça, le ça du plus jamais ça, de l’impossibilité du ça. Et puis la réalité reprend ses droits, les images des assassinés, des femmes, des enfants, des vieillards brutalisés, humiliés, outragés : oui ça a encore eu lieu. Oui le ça est encore sorti du ventre fécond de la bête immonde, le ça de la terreur, le ça de la barbarie, le ça du terrorisme. Le ça a frappé en Israël, chez nous, comme jamais il n’avait frappé depuis la Shoah, après avoir frappé chez nous au Bataclan, après avoir frappé chez nous dans le symbole du monde libre qu’est New York. Le ça des Ouradour sur Glane.
Alors on nous demande que dire ? Que dire quand dans nos vies personnelles ou professionnelles on nous pose des questions ? Que dire quand nos enfants nous le demandent à leur tour ? Il nous semble que nous devons à minima dire ceci : nous haïssons les terroristes partout, quels qu’ils soient, nous voulons qu’ils payent le prix, et nous sommes résolument du côté de toutes les victimes, de toutes les victimes, juives, chrétiennes, musulmanes, athées. Nous pleurons les 1300 tués en Israël, nous pleurons les gazaouis qui sont les victimes de leur gouvernement terroriste, celui du Hamas. Voilà ce que nous devons dire parce que c’est la justice même.
Déterminés, nous le sommes.
On nous demande également que faire en Israël, comment aider. Israël a un défi : assurer une vie quotidienne décente aux réservistes, aux familles du Sud qui ne peuvent pratiquement plus sortir de chez elles, aux familles du Nord qui vont être déplacées dans le centre. Nous avons la chance de connaître depuis longtemps l’association israélienne Latet qui est l’une des toutes premières forces d’aide opérationnelle au sein de la société civile israélienne et qui a déjà toute la logistique nécessaire pour des actions d’envergure. Nous avons décidé de flécher nos dons pour Israël vers Latet.
Grâce à vos dons déductibles par l’intermédiaire du FSJU, les équipes de Latet pourront distribuer de la nourriture, des produits d’hygiène, des médicaments et du matériel médical. Nous n’avons pas le choix. Nous devons nous inscrire dans cette grande chaîne de solidarité, cette grande chaîne du bien, des guemilout hassadim, cette chaîne du cœur. C’est par l’esprit et le cœur que le peuple juif qui sait ce que veut dire « danser sur un volcan » a vaincu ses ennemis. Encore une fois aujourd’hui mobilisons-nous.
Nous allons donc tous aider Israël, mais nous devons aussi continuer à donner à JEMpour soutenir ceux qui ont besoin d’aide et d’accompagnement psychologique, pour renforcer la sécurité de nos synagogues et de notre Talmud Torah. Nous nous sommes déjà assuré le concours de psychologues pour ceux qui le souhaitent ou pour leurs enfants (renseignements en réponse à cet email), et avons renforcé sérieusement nos forces de sécurité. Dès aujourd’hui, nous participons à la coordination des organisations juives de France. Nous aurons vraisemblablement d’autres initiatives à prendre dans les jours qui viennent, comme par exemple, une très grande vigilance sur les réseaux sociaux.
Chabbat Chalom.
Am Israel Hai.
Avec notre profonde affection,
Jean-François Bensahel et Gad Weil
Co-Présidents de JEM