La charte des rabbins

JEM, c’est une vision du judaïsme qui repose sur la charte en 13 points, rédigée par nos rabbins.

  1. La vocation du judaïsme est d’offrir des pistes de réponse aux questions spirituelles, philosophiques, existentielles ou matérielles qui se posent à tout individu, à toute minorité, et à toute collectivité dans le but de construire un monde toujours meilleur dans le respect du droit, la recherche de la justice et l’amour du prochain (Tikoun Olam תיקון עולם).

 

  1. Le principe d’harmonie universelle constitue un préalable à notre engagement, selon la formule de nos sages : « point de personne qui n’ait son heure, point de chose qui n’ait son lieu » (לכל, זמן ; ועת לכל-חפץ, תחת השמים – Ecclésiaste 3 : 1 et Avoth 4 : 3).

 

  1. Le rapport à Dieu est libre et individuel, et ne peut nullement être imposé (אהיה אשר אהיה – Exode 3 :14).

 

  1. La Bible (Torah écrite) et le Talmud (Torah orale) constituent une mémoire commune et dialectique, et insistent sur l’infinie dignité de l’être humain, créé selon la Genèse (1 : 27), à « l’image de Dieu. » בצלם Le judaïsme est aussi un humanisme.

 

  1. Cette dignité s’exprime autant dans l’égalité fondamentale entre la femme et l’homme dans la vie communautaire et cultuelle (בצלם אלהים ברא אתו זכר ונקבה ברא אתם Gn. 1, 27), dans le respect de la vie, autant que dans la reconnaissance de l’apport spécifique de toutes les cultures qui œuvrent pour cette dignité humaine (Gn. 12, 3, bénédiction des « familles de la terre » ונברכו בך כל משפחת האדמה).

 

  1. Notre identité se fonde sur 3 piliers : l’Étude (religieuse, scientifique, culturelle…), la Prière (individuelle, collective, modulable selon chaque lieu de prière) et les Œuvres de Charité (tsédaka, soutien aux démunis, engagement associatif, …) (Pirké Avoth 1 : 2, התורה העבודה, גמילות חסדים).

 

  1. Notre pratique religieuse se fonde sur le principe énoncé par nos sages : les valeurs morales précèdent les pratiques rituelles (dérekh érets kadma la Torah קדמה דרך ארץ את התורה – Midrash Rabba Vayikra). Le souci du défavorisé, de l’opprimé, en est l’un des fondements.

 

  1. La Halakha (la loi juive) traduit notre engagement religieux, individuel et collectif. Elle maintient le lien entre les générations. Notamment, le Chabbat et les fêtes, les règles alimentaires et la prière ne sont pas abolis dans leur principe, mais leur application reste, comme cela a toujours été, évolutive en fonction des transformations sociales, techniques, et selon la conscience individuelle des fidèles.

 

  1. Notre judaïsme demeure ainsi toujours bienveillant envers toute personne se réclamant de l’histoire, de la religion ou de la culture d’Israël, et applique le principe de non remise en cause de l’identité juive (TB Sanhédrin 44a). Il se montrera toujours bienveillant envers chacun quel que soit son histoire et son degré de pratique religieuse. Notre judaïsme est solidaire de l’État d’Israël et des communautés juives dans le monde.

 

  1. Cette bienveillance s’exprime notamment par la facilitation de la reconnaissance des enfants issus de couples mixtes selon les modalités établies par notre rabbinat (בית דין).

 

  1. Notre judaïsme ne peut s’exprimer d’aucune manière dans un syncrétisme religieux, mais promeut le dialogue constructif entre les religions, les spiritualités et les philosophies. « Soyez les disciples d’Aaron : aimez la paix et poursuivez la paix » (Avoth 1 : 12).

 

  1. L’éducation, à tous les âges, constitue une dimension centrale de notre judaïsme, et s’exprime dans différents domaines (connaissance de nos textes, de notre histoire, de notre culture), et aussi dans la pleine adhésion à la citoyenneté française, dans la mémoire des grandes tragédies humaines (Shoah, génocides…) et dans l’engagement pour la paix et la fraternité, ce, afin de toujours promouvoir l’amélioration morale et spirituelle de l’humanité, individuelle et collective (Mishna Péa 1 : 1 – תלמוד תורה כנגד כולם).

 

  1. Judaïsme en mouvement rappelle son indéfectible fidélité à la République, à ses lois (דנא דמלכותא דנא dina démalkhouta dina), à ses valeurs universelles qui furent celles prônées par les prophètes d’Israël, et au peuple français dont il est partie intégrante.