Tichri 5784 : Book Club
Pour préparer Tichri 5784 et la période d’introspection qui l’accompagne, le rabbin Gabriel Farhi nous fait le plaisir de nous partager ses lectures incontournables pour les Fêtes. Bonne lecture !
« Sélectionner quelques ouvrages autour du pardon est d’une difficulté extrême. Il faut en oublier beaucoup pour se concentrer sur des évidences. La notion de pardon est à la fois théologique et philosophique. C’est donc autour de ces deux axes que s’oriente cette petite sélection. Ce sont là mes essentiels que je vous propose et j’espère que vous partagerez ces choix. » Rabbin Gabriel Farhi
Commençons par celui qui s’impose : Vladimir Jankélévitch, Le pardon, 1967
Le philosophe interroge la faculté, et surtout la possibilité, de pardonner. Peut-on tout pardonner s’interroge Jankélévitch en 1967 alors que le monde s’ouvre tardivement au crime contre l’humanité qu’a représenté la Shoah. Plus généralement, peut-on pardonner un crime jugé imprescriptible ? Ou encore, “Il faut donner sa chance au méchant. Qui sait ? Le méchant comme le menteur, n’est peut-être méchant que parce qu’il n’a pas été assez aimé. Tout est pardonnable, si tout n’est pas excusable. Non, même la haine n’est pas haïssable, même la haine peut être dégelée« . Cet ouvrage ordonne la réflexion qui est souvent confuse en nous et complète ultimement nos ouvrages traditionnels vers lesquels nous nous tournons en cette période de repentir des fêtes de Tichri.
Rabbi Moché Ben Maïmon : Michné Torah
On ne peut appréhender le pardon dans une perspective juive sans se tourner vers Rabbi Moché Ben Maïmon (dit Rambam ou encore Maïmonide). Et nous étudierons son Michné Torah et plus particulièrement les lois sur le repentir. Maïmonide insiste sur l’importance du repentir qui passe par la confession verbale de ses fautes. L’auteur nous explique la façon de procéder distinguant les fautes commises vers Dieu ou vers son prochain. Le Michné Torah représente un véritable manuel afin d’être certain d’opérer un repentir sincère en suivant des formes précises. “J’ai honte de mes fautes et je m’engage à ne plus recommencer” serait le socle de cette méthode.
La Torah
Enfin bien entendu la Torah que je place à dessin à la fin. Le pardon est consubstantiel de la Loi. C’est le fait de l’enfreindre qui nous oblige par la suite. La Torah est traversée par ces fautes et la fragilité de l’homme. On pense bien entendu au Lévitique dans son exigence moral et sa dureté vis-à-vis du pécheur. Ainsi dans le Lévitique Chapitre V verset 23, tout y est dit : “Quand il aura ainsi péché et reconnu sa faute, il restituera la chose ravie, ou détenue par lui, ou le dépôt qui lui a été confié, ou l’objet perdu qu’il a trouvé”. La reconnaissance de la faute et la réparation. C’est ce qui doit nous animer en rejoignant nos lieux de culte pour Kippour