Connaissez-vous Lauranne Corneau ?
Depuis les débuts de JEM, la conférencière et critique d’art Lauranne Corneau nous emmène chaque mois à la découverte des grands maîtres de l’art, de la renaissance à nos jours, au coeur du Paris muséal. Pour inaugurer la reprise des visites guidées de JEM, elle a choisi l’exposition du MahJ, Paris pour école (1905-1940). Rencontre avec cette conteuse passionnée d’Art.
D’où vous vient cette passion pour l’art et spécifiquement pour l’art moderne ?
J’ai commencé à m’intéresser aux musées et à l’art en général lors de quelques visites en famille durant mon enfance, mais c’est véritablement après une année d’hypokhâgne que j’ai compris que c’est dans ce milieu que je souhaitais travailler. J’ai donc intégré l’Ecole du Louvre et cette passion ne m’a plus quittée! Comme vous le soulignez à juste titre, elle s’est affinée depuis : je me suis découvert un intérêt pour les artistes hors-normes qui ont fait bouger les lignes, ceux qui ont mis en marche la modernité picturale tout en connaissant les risques d’exclusion que cela pouvait engendrer.
Vous êtes conférencière depuis plusieurs années, qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
Le métier de conférencière (freelance en ce qui me concerne) m’offre l’opportunité d’étudier toujours et me renouveler sans cesse, mais surtout de transmettre des idées, de raconter des histoires, de sensibiliser l’auditoire. C’est un métier exigeant, au rythme intensif, mais qui offre aussi une grande liberté, d’infinies possibilités dans le choix des sujets ainsi que l’opportunité de rencontres fort intéressantes! Le dosage parfait entre travail solitaire et sociabilité, entre rigueur et passion, en somme!
Lors du confinement, vous avez proposé des conférences en ligne, que retenez-vous de cette expérience digitale ?
Je réfléchissais depuis quelques temps à enrichir mon activité de visites guidées par des conférences en salle, sur des thèmes qu’il n’était pas possible de traiter en musée. L’opportunité m’en a été donnée durant le confinement, puisque les conférences en ligne (via Zoom) étaient la seule façon pour moi de garder un lien avec mes auditeurs. Il n’a pas toujours été facile de les mener vers cette nouvelle expérience, mais je crois qu’ils ont fini par y prendre goût et à comprendre toutes les possibilités que peut apporter cette offre en ligne. Jacqueline Doljansky y a été sensible, et a eu cette belle idée de créer un partenariat en ligne avec JEM… qui ne compte d’ailleurs pas s’arrêter avec le déconfinement! Le sujet de la première visio-conférence était sur Turner (replay ici) et a convaincu les participants. Forts de ce succès, nous avons décidé de proposer des visio-conférences le mardi ou jeudi en milieu de journée, ou le dimanche en soirée (consulter l’agenda du site).
Quel a été votre coup de cœur artistique de ces 3 dernières années ?
2019 : Greco au Grand Palais et Léonard de Vinci au Louvre, faites avec JEM
2020: l’exposition Pierres précieuses, au Muséum
2021: la Fondation Pinault – Bourse de Commerce… Mais je n’en dis pas davantage, car nous avons prévu une visite avec JEM!
Quel est le musée parisien où vous adorez aller et pourquoi ?
J’ai une préférence pour les musées plus intimes, les lieux où les artistes ont vécu et travaillé, comme l’atelier de la sculptrice Chana Orloff, les musées Gustave Moreau et Jean-Jacques Henner. Le rez-de chaussée du musée d’Orsay me plaît beaucoup aussi, il réserve constamment de belles surprises!
Aujourd'hui, le 1er juillet, c’est le retour de vos visites guidées en présentiel, pourquoi avoir choisi l’exposition du Mahj ?
Connaissant bien la période que couvre l’exposition (1905-1940), j’attendais une exposition qui retrace l’histoire (multiple) de cette fameuse « Ecole de Paris ». La voici enfin! Elle est très belle, très sensible… Pour la reprise des visites avec JEM, et grâce à Hélène Attali, il nous a semblé intéressant de faire découvrir cette histoire des artistes juifs dans la modernité picturale, leur place au sein des avant-gardes, leur grande diversité ainsi que le choix qu’ils ont fait de quitter leur shtetl (quartier juif en yiddish) seul pour gagner Paris. Leur engagement dans la Légion étrangère pendant la guerre montre à quel point, malgré les difficultés, la France leur plaît. (consultez la fiche agenda de l’évènement pour découvrir les prochaines dates).
Quels seront les grands rendez-vous de la rentrée ?
Hélène Attali et moi-même sommes en train de travailler sur le programme, et avons beaucoup de plaisir à organiser ces visites (qui auront principalement lieu le jeudi). Sans en dire trop, nous pouvons déjà annoncer quelques dates, comme la visite de la Fondation Pinault le jeudi 30 septembre ; l’Hôtel de la Marine et le Musée Carnavalet, fraîchement restaurés (dates à venir) ; et, nous l’espérons, quelques belles expositions.