Les musiques ashkénazes en France, au concert ou à la synagogue

6 novembre 2024
Le 21 octobre dernier, la synagogue Copernic a accueilli un concert exceptionnel dédié aux musiques ashkénazes, en lien avec un colloque organisé par l’Institut Européen des Musiques Juives. Cet événement, ouvert au public aussi bien en présentiel qu’en streaming, a mis en lumière la richesse et la diversité du patrimoine musical juif, mêlant tradition et modernité.

Ce concert a permis de redécouvrir la richesse des musiques ashkénazes, un trésor historique et culturel précieux. Contrairement aux idées reçues, cet héritage musical englobe une variété de styles et de courants qui ont marqué les communautés juives d’Europe de l’Est et continuent d’influencer de nombreux artistes contemporains.

La chanson yiddish, par exemple, a occupé une place centrale dans la vie culturelle des juifs d’Europe de l’Est aux XIXe et début XXe siècles. Largement menacée d’oubli après la Shoah, elle connaît aujourd’hui un renouveau, surtout en Israël et aux États-Unis, où elle est préservée et réinterprétée par de nouvelles générations d’artistes.

La musique klezmer, autre élément majeur de ce répertoire, trouve ses origines auprès des Klezmorim, musiciens itinérants qui animaient les fêtes dans les villages juifs. Lors de l’immigration juive aux États-Unis, le klezmer s’est transformé en intégrant d’autres genres, comme le jazz. Depuis les années 1980, ce style connaît un renouveau, enrichi par des influences modernes telles que le rock et la musique électronique.

Enfin, la musique liturgique reste au cœur de la tradition musicale ashkénaze. Chantée a cappella dans les synagogues à ses débuts, cette musique a vu ses premières compositions publiées par Salomon Rossi au XVIIe siècle. Plus tard, au XIXe siècle, des compositeurs comme Salomon Sulzer, Louis Lewandowski et, en France, Samuel Naumbourg et Samuel David, ont introduit l’orgue et exploré des mélanges avec la musique classique européenne.

Ces traditions riches et variées ont été au centre du colloque « Les musiques ashkénazes en France, au concert ou à la synagogue », qui s’est tenu à Paris les 20 et 21 octobre, explorant les répertoires et traditions musicales ashkénazes dans les synagogues et les concerts. Ce colloque, organisé par l’Institut Européen des Musiques Juives (IEMJ), a rassemblé des experts de renom et s’est achevé avec un concert exceptionnel, le 21 octobre à 20h00 à la synagogue Copernic.

Ce concert, dirigé par Didier Seutin et interprété par le chœur liturgique de la synagogue Copernic, a proposé un parcours musical des grandes fêtes de l’année juive (Pessah, Chavouot, Souccot, Sim’hat Torah, Roch Ha-Chana et Yom Kippour), selon le rite ashkénaze. Pour revivre cet événement unique et découvrir ou redécouvrir les pièces interprétées, accédez au replay ci-dessous.

“La musique liturgique reste au cœur de la tradition musicale ashkénaze.”