ISRAËL 2025 : CARNET DE VOYAGE

Un an après le premier voyage solidaire organisé par JEM en Israël, voici le journal de bord de Patricia Gordon sur ce voyage aussi nécessaire qu’émouvant.
Nous rentrons de la seconde édition du voyage JEM de solidarité et de volontariat en Israël. Environ 25 membres partis du 30 mars au 6 avril, rejoins par d’autres sur place, pour effectuer des visites, des missions de volontariat et rapporter les témoignages de la vie sur place après 1 an et demi de guerre. Une partie d’entre nous étaient présents lors de la première édition en mars 2024 et nous avons donc pu mesurer l’évolution de la situation dans les lieux visités, tant sur le plan « physique » que moral.
Nous sommes retournés dans les kibboutzim de Bééri et d’Erez, sur le site de Nova, dans les entrepôts de Latet, dans une base militaire, sur la place des otages. Les gens ont changé, les lieux ont changé. Nous avons changé, nous sommes moins « à fleur de peau ». Ils ont changé, ils sont dans l’étape d’après, la reconstruction.
La vie a repris… Heureusement, ni les lieux, ni les personnes ne sont restés figés dans cet état de sidération. Partout l’envie d’avancer, de reconstruire ces lieux de vie, de se reconstruire, était visible. Une formidable résilience anime ce peuple, la vie et l’espoir brillent dans les yeux de tous. Et pourtant la guerre est là, encore plus présente dans le sud où l’on entend les bruits sourds des bombardements. Et 59 otages, morts ou vivants sont encore dans les mains du Hamas. Partout nous avons à nouveau perçu une profonde gratitude vis-à-vis de notre démarche. Partout nous avons vu l’espoir, l’envie de gagner cette guerre, de ramener les otages à la maison. Chez tous nous avons vu cette lueur de vie. Partout ils nous ont demandé d’être des ambassadeurs d’Israël, de témoigner de ce que nous avons vécu. Le pays, ses habitants, ses soldats, tous ces organismes caritatifs ont besoin de nous, de nos dons. Nous vous donnons les liens pour accéder à leurs plateformes de dons à la fin de cet article. La vie reprend certes mais ils ont besoin de notre aide.
Cette année encore je me livre au périlleux exercice de vous livrer mon carnet de voyage. Et comme l’année dernière, je vous livre ma perception de notre voyage, en espérant qu’elle reflète celle de l’ensemble du groupe. Un voyage sous forme de pèlerinage sur les lieux témoins du 7 octobre pour poursuivre notre action solidaire, voir la vie reprendre son cours dans ces lieux à jamais marqués par l’attaque terroriste du Hamas, et découvrir la vie inter-religieuse qui se maintient dans cette société fragilisée. D’autres témoignages et reportages photos suivront. Ham Israël HaÏ !
Par Patricia Gordon, administratrice JEM

Lundi 31 Mars : cap sur les entrepôts de LATET
Il est 8 heures, cap sur les tous nouveaux entrepôts de LATET situés à Beith Shemesh pour notre 1ère mission. Nous sommes reçus par Gilles Darmon président et fondateur de LATET. LATET, donner en hébreu, est l’organisation d’aide humanitaire la plus connue en Israël et qui bénéficie du plus haut taux de confiance. Une longue histoire relie JEM à LATET, JEM s’étant notamment mobilisé immédiatement après le 7 octobre pour collecter des dons auprès de ses membres et sympathisants. Et vous avez répondu à l’appel. En Israël c’est le secteur associatif et l’entraide de la société civile qui ont été les 1ers à apporter de l’aide aux populations touchées par le 7 octobre. Toutes les pièces du peuple israélien se sont mobilisées pour n’en former qu’une.
Comme nous le répète Gilles Darmon rien ne pourrait se faire sans le volontariat. « Grâce à vous » et « ensemble » sont ses maîtres mots. L’aide vient de tout le monde et va à tout le monde, c’est une formidable chaîne de solidarité. En 2024 LATET a distribué 14 tonnes d’aide alimentaire pour une valeur de 64M$, à 100000 familles dont 1600 survivants de la shoah avec l’aide de 36771 bénévoles. L’organisation emploie 120 salariés et fonctionne grâce à 38000 volontaires, soit un ratio de 1 à 240 ce qui est exceptionnel. Latet dispose de 3 entrepôts sur le territoire, travaille avec 210 organisations dans 135 communes. Cet entrepôt de Beith Shemesh est le plus récent, le plus grand, à la pointe de la technologie. Il dispose d’une capacité de stockage de 2000 palettes.
Nous allons préparer des colis d’aide alimentaire pour Pessa’h. Avant d’enfiler nos t-shirts aux couleurs de Latet, Gilles Darmon nous présente les consignes de sécurité en cas d’alerte, nous indique l’abri situé à 20 secondes … Jean-François Bensahel (président de JEM) et Lionel Errera (président du Fonds de Dotation JEM) nous ont rejoints. Nous organisons notre chaîne de travail, nous répartissons les rôles et remplissons les cartons au rythme de la musique israélienne diffusée par les hauts parleurs. En 3 heures nous avons fait 800 colis, une goutte d’eau dans la mer mais qui est précieuse pour eux… Cette année encore l’organisation a besoin de nous, de nos dons pour continuer à développer sa formidable mission d’aide humanitaire.
Ensuite nous retournons au Kibboutz Bééri où nous retrouvons Nahar, jeune homme de 21 ans, qui nous a accueillis en 2024. Il nous emmène dans les ruines de la maison de ses parents, ravagée, incendiée. Il nous raconte l’attaque du 7 octobre en français cette fois, langue qu’il a apprise cette année par lui-même et en voyageant en France durant l’année. Son grand père lui avait dit, lorsqu’il était enfant, qu’apprendre une langue étrangère permettait de s’ouvrir sur le monde. Ses parents, son frère et sa soeur ont survécu à l’attaque du 7 octobre en se cachant dans le mamad (abri sécurisé) de 7h30 à 20h, dans un silence total, en bloquant la porte pour qu’elle ne cède pas aux terroristes. Les soldats les ont delivrés à temps car tous les 4 étaient asphyxiés par les fumées de l’incendie de leur maison
Sur les murs noircis de suie on peut lire cette inscription : « Par la miséricorde du ciel les gens qui habitent ici ont été sauvés ». Nahar vivait dans sa maison, plus loin. Son père l’a alerté par téléphone dès les premiers coups de feu. Il est resté enfermé dans son mamad, rongé par l’angoisse. Il avait conscience de ne rien pouvoir faire pour sa famille, il s’est enfermé dans son abri jusqu’à 20h sans savoir ce qui était arrivé à sa famille. Depuis 1 an l’état de désolation dans lequel nous avions quitté cet endroit a changé. Toujours des maisons ravagées, des impacts de balles qui criblent les murs, les affiches des habitants tués. Mais le kibboutz se reconstruit doucement, des maisons ravagées sont détruites, la nature a repris ses droits. L’herbe, les fleurs, les arbres repoussent et sont source de vie. À ce jour sur les 1200 habitants du kibboutz 100 personnes sont revenues 120 ont été tués, dont le grand père de Nahar.
Nous nous recueillons ensuite sur le site de Nova, cimetière à ciel ouvert à proximité immédiate de la frontière. Des « autels » sont érigés à l’effigie de chacun de ces jeunes femmes et hommes tués sauvagement ce 7 octobre. Des photos, des textes en hébreu et anglais qui sont autant de témoignages de leurs jeunes vies. Un mémorial formé d’un parterre de milliers d’anémones rouges en céramique a été érigé, symbolisant le rouge du sang mais aussi et surtout l’unité de la société israélienne face à ce drame, la force et la renaissance de ce peuple. Nous avons déambulé sur le site, seuls ou en groupes et nous sommes retrouvés autour de Jean-François pour faire le kaddish et nous recueillir tous ensemble.
Nous terminons cette 1ere journée par un barbecue organisé par l’organisation Levehad pour les soldats dans la Base militaire Tsehilim située à 20 km de Gaza. Nous sommes reçus par le Lieutenant colonel de cette brigade de réservistes qui nous explique le fonctionnement de la base. Leur mission ? Ramener les otages. Leur rêve ? Vivre en paix.
Le 7 octobre, dès les 1ères attaques, les soldats sont revenus à la base. Ils ont commencé à se battre le 9. Ils alternent tous les 3 mois les périodes sur le terrain et à la base qui est un centre de contrôle du terrain. Aux questions que nous lui posons sur « comment ces attaques ont pu se produire ? » sa réponse est qu’il faut régler en priorité les problèmes de la guerre et que les problèmes internes seront réglés ensuite. Il souligne la formidable mobilisation de tout le pays. Nous préparons le buffet : salades, pita et un immense barbecue de viande, poulet, merguez, crêpes et bonbons … C’est un grand bonheur de voir tous ces soldats heureux de partager un bon repas, qui nous remercient sincèrement de notre présence et de notre soutien. C’est aussi un grand bonheur de voir notre groupe s’atteler au barbecue pendant 2 heures dans les chants et la bonne humeur. Ce sont des moments de vie inoubliables. Nous rapportons un magnifique souvenir : un drapeau israélien signé par les soldats qui trônera dans le bureau de Tamar de la synagogue Copernic et un autre à Beaugrenelle ! Cette 1ère journée, très riche en émotions s’est déroulée selon un rythme intense. Il est 23h, nous allons reprendre des forces pour demain.

Mardi 1er avril 2025 : premier jour, première mission et premières rencontres
Notre mission du jour : la collecte au kibboutz Erez situé à 1km de la frontière avec Gaza. Changement de programme : Ehud, le coordonnateur des volontaires qui nous accueille nous assigne une autre tâche : nettoyer le jardin d’une famille qui est partie du kibboutz après le 7 octobre ainsi que le jardin du Resilience Center récemment ouvert.
Il nous explique les consignes de sécurité en cas d’alerte : se plaquer au sol et se couvrir la tête avec les mains dans les 10 secondes.
Le groupe se divise en 2. Le jardin dont nous nous occupons est à l’extrémité du kibboutz. Equipés de gants et munis de râteaux, sécateurs et autre matériel, nous nettoyons, taillons et défrichons pendant 3 heures. Shahar, qui vit dans la maison d’à côté nous offre des dattes qui viennent de la région de la mer morte que nous dégustons sous les bruits des mitrailleuses et des bombardements.
Cette mère de 3 enfants nous raconte son histoire. Elle est née à Erez, y a toujours vécu, « c’est le plus bel endroit sur la terre ».
Elle ne croit pas à une solution de paix bien telle qu’elle la souhaite vraiment. Gaza est détruite mais le Hamas est à l’abri, caché dans les tunnels. La vie doit et va continuer. Il faut ramener les otages. Ce kibboutz c’est sa maison, Israël est sa terre mais elle ne fait plus confiance au gouvernement. Le kibboutz accueillait des travailleurs de Gaza jusqu’au 7 octobre. Dorénavant ce n’est plus envisageable. Elle nous remercie chaleureusement de venir les aider, les soutenir. Elle a envoyé à ses voisins des photos de leur jardin auquel nous avons redonné un joli aspect et nous transmet leurs remerciements. Ils sont tellement heureux qu’il ne soit pas laissé à l’abandon. Qu’ils ne soient pas tous laissés à l’abandon ?
Après un déjeuner partagé dans la salle à manger du kibboutz nous passons acheter du miel produit sur place, à l’épicerie du kibboutz qui a rouvert depuis notre dernière visite. Nous y croisons des habitants, des volontaires australiens, un jeune papa avec son bébé … La vie reprend, la vie continue. Ensuite Ehud nous fait un tour du kibboutz : le kibboutz Erez a été créé en 1949. 580 personnes y vivaient le 7 octobre, seules 80% y sont revenues aujourd’hui. Ce sont principalement les couples avec des jeunes enfants qui ne sont pas encore rentrés. Lors de notre visite en mars 2024 seulement 40 personnes étaient revenues s’installer à Erez. Ehud nous raconte le 7 octobre et, à l’instar de Yael qui nous a reçu l’année dernière, nous redit que la survie des habitants du kibboutz est une histoire de bravoure, de réactivité et de petits miracles.
Les alarmes ont retenti à 6h30, ce qui n’est pas si inhabituel à cet endroit proche de Gaza. Il s’est enfermé dans le mamad et a attendu. Vers 8h30 il reçoit des nouvelles par téléphone et comprend la gravité de l’attaque. Les 8 gardes du kibboutz qui surveillent à des postes stratégiques ont vu les camions des terroristes arriver vers le kibboutz, ils ont entendu les armes et alerté la sécurité du kibboutz très vite. Mais ce ne sont pas des militaires, ils ne sont pas entraînés pour cette situation, sont armés de M16. Ils ne sont ni suffisamment formés ni suffisamment équipés en armes pour riposter à une telle attaque. « On les a vus avant qu’ils nous aient vus, c’est ce qui nous a sauvé« . Les terroristes sont entrés dans le kibboutz, les combats ont duré 5 heures et le kibboutz a tenu grâce au renfort des kibboutzim voisins qui sont venus avec des renforts en hommes et munitions. Ils ont perdu 1 homme qui laisse une famille, dont ils honorent la mémoire, ont eu 2 blessés graves et une dizaine plus légèrement touchés.
L’évacuation des blessés vers l’hôpital le plus proche a été menée par les habitants notamment une infirmière qui au péril de sa vie les a transportés en voiture, sur la route où les combats faisaient rage. Des actes de bravoure isolés, des actes intrépides qui témoignent de la solidarité de ces kibboutzim. L’évacuation des habitants vers Mitzpe Ramon a commencé dans la nuit. La plupart y sont restés pendant 6 mois. Mi-août la vie dans le kibboutz a repris. Maintenant ils espèrent ramener la sécurité, ils sont tous dans un état d’esprit positif, souhaitent le retour de la confiance. À la question « Comment vous voyez le futur ? » Ehud nous répond simplement « C’est une grande question.«

Nous sommes ensuite accueillis au Resilience Center qui vient d’ouvrir. Arnaud, entrepreneur français installé en Israël depuis 20 ans, nous raconte la genèse du centre qu’il a financé avec un groupe d’entrepreneurs. Ils sont partis du constat du rôle central de la femme dans l’équilibre de la famille : si la femme va bien, elle peut tenir sa famille debout. Aucune femme ne peut plus dormir tranquille depuis le 7 octobre. Les aider à aller mieux est vital.
Ils ont donc conçu ce Resilience Center qui accueille les femmes. Une maison où elles se réunissent pour parler, partager dans un lieu agréable et convivial et suivre des cours de pilate, yoga mais aussi des soins holistiques, des séances de thérapie, d’acupuncture. Ils ont recruté des professeurs, des psychologues et psychiatres qui les suivent régulièrement. Et comme les femmes ont besoin de faire, de créer, c’est aussi un art center. Le lieu est accueillant, joliment décoré, dispose d’un grand jardin que le groupe a nettoyé et rafraîchi pendant la matinée. Son immense succès est leur plus grande récompense.
Les soins sont payants, des sommes symboliques. Le centre ne fonctionne que grâce aux dons. Son rôle est essentiel car il contribue à la stabilité psychologique des femmes du kibboutz qui sont garantes de son équilibre. Le but maintenant est d’assurer sa pérennité et d’ouvrir d’autres centres dans d’autres kibboutzim. Tout au long de la journée tous n’ont cessé de nous exprimer leur reconnaissance pour notre implication et ces remerciements nous ont réellement touchés car notre aide semble dérisoire face à l’ampleur de ce qui reste à faire
“À la question "Comment vous voyez le futur ?" Ehud nous répond simplement "C’est une grande question."”

Mercredi 2 avril 2025 : visite de Jérusalem
Aujourd’hui nous passons la matinée à Jérusalem. Nous commençons par la synagogue Ha Hurva, dédiée à la communauté ashkénaze, il s’agit de la plus grande synagogue dans la vieille ville de Jérusalem. Elle a été reconstruite en 2000, identique à l’originale, suite à sa destruction en 1948. 10 ans de travaux ont été nécessaires. Les vues sur Jérusalem du haut de l’édifice sont magnifiques.
Nous traversons le souk pour nous rendre au Kotel HaKatan, petit kotel situé en plein quartier musulman. Le quartier est encore calme, nous sommes à la fin de la fête de l’Aïd. L’endroit est très intime, nous sommes seuls et nous pouvons nous recueillir ensemble, femmes et hommes. Norbert, Chamach de la synagogue Copernic, le rossignol de JEM, dixit André Jacquin, entonne « La el baroukh » que nous reprenons tous en choeur, unis par une émotion intense, les larmes aux yeux. Nous passons ensuite dans le quartier chrétien pour arriver à la Basilique Sainte Anne. Construite en 1149 par les croisés elle se situe en territoire français. C’est donc le droit français qui prévaut. D’architecture pré-gothique, roman tardif c’est l’église dans laquelle auraient vécus les grands-parents maternels de Jesus, Anne et Joachim. Dans le jardin de l’église se trouvent des vestiges de bassins romains. Nos pas nous mènent naturellement vers le kotel où chacun se recueille. Un moment privé, intime et toujours empreint d’une forte émotion… Pour le déjeuner nous sommes attendus à Abou Gosh, village musulman voisin. Moment festif et de partage et moment gourmand évidemment.
Nous finissons notre journée par la visite de l’Abbaye Bénédictine Sainte Marie de la Résurrection. Nous sommes reçus par le père Louis-Marie Coudray, grand ami de notre communauté. Il nous parle du climat qui règne, des tensions, de la souffrance qui existe dans les 2 camps. Une souffrance que l’on ne peut quantifier. On ne peut pas comprendre la souffrance de l’autre nous dit-il. Ce qui pouvait rester comme confiance entre juifs et musulmans est pulvérisé aujourd’hui. La solution de l’expulsion lui semble inhumaine et irréaliste . Il nous parle cependant du vivre ensemble en nous citant l’exemple du maire musulman d’Abou Gosh qui fait visiter son église à des juifs israéliens.
Il nous fait visiter l’église, la crypte. L’église, offerte à la France en 1873 par le sultan, date du 12e siècle, le monastère a été reconstruit au 19e. L’église est conçue selon un plan traditionnel, une architecture simple, inspirée de l’art roman, ornée d’ensemble de fresques byzantines assez abimées mais restaurées il y a 20 ans. Depuis 1970 des bénédictins de Normandie se sont installés, ils sont 6 frères et 12 soeurs qui résident dans un monastère voisin dans la même enceinte. Leurs journées sont rythmées par 6 prières quotidiennes, une messe en hébreu est dite une fois par semaine. Leur présence monastique est tournée vers le monde juif, dans ce petit village musulman en terre d’Israël. Un bel exemple du vivre ensemble, d’une belle cohabitation dans ce village. Il nous parle du dialogue qui est essentiel. Selon lui il faut passer par 3 étapes avant de créer le dialogue : rencontrer l’autre, commencer à se connaître et enfin établir la confiance et le respect.
Alors on peut établir le dialogue et faire en sorte que chacun connaisse mieux l’autre mais également ait une meilleure connaissance de soi
L’église ne bénéficie d’aucune subvention donc frères et sœurs travaillent pour s’auto- financer : atelier de céramique, fabrique de limoncello et artisanat (confiture, bougies, savons) qu’ils vendent dans la boutique du monastère. Il nous emmène ensuite dans le jardin dédié à la mémoire du cardinal Jean-Marie Lustiger, financé par Richard Prasquier. Cette rencontre et les échanges étaient de grande qualité et très enrichissants quant à la fraternité, le dialogue et la compréhension inter religieuse.

Jeudi 3 avril : direction le sud de Yaffo ce matin.
Nous visitons le Peres Center for Peace and Innovation. Un superbe bâtiment en front de mer, sans barrière autour afin que tout un chacun puisse y venir. Sur le parvis du centre , des lettres sculptées, qui proclament la devise de son fondateur : DREAM BIG. Le Peres Center, fondé en 1996, est un lieu de mémoire, Shimon Peres y a travaillé jusqu’à la fin de sa vie, mais c’est surtout un lieu tourné vers l’avenir. Grâce aux relations amicales de Lionel Errera avec Chemi Peres nous avons l’immense privilège d’être accueillis par sa directrice générale Efrat Duvdevani dans le bureau de Shimon Peres, normalement interdit au grand public. Cette pièce est incroyable, on y ressent encore l’énergie créative du grand homme. Elle est remplie de livres, d’objets divers, d’une poupée à l’effigie de Ben Gourion, de photos … Les médailles qu’il a reçues des chefs d’états étrangers sont toutes réunies, en symbole de la paix qu’il a toujours recherchée. Remises par Obama, par la Reine Elisabeth, par la France, pour son prix nobel de la paix à côté de la photo du Président Rabin serrant la main d’Arafat sur la pelouse de la Maison Blanche . Dans un cadre, une note qu’il a rédigée pendant l’opération d’Entébé …
Sur son bureau est posé « Le dernier discours de Moise » , l’ouvrage qu’il lisait avant de partir à l’hôpital pour ne pas en revenir. Il en a annoté des passages qu’il voulait reprendre pour un prochain discours. Il y a aussi un mug, clin d’œil offert par sa petite fille, sur lequel est écrit « Le président le plus cool ». Tout est resté en l’état, on pourrait presque croire qu’il va revenir d’un instant à l’autre. L’innovation, la créativité sont les maîtres mots de ce centre. Comme nous le dit Efrat être créatif c’est aller « outside of the box », au-delà de ce que l’on pense possible, always dream big! Le même ADN coule dans les veines de ceux qui créent et ceux qui veulent la paix, faire le tikoun olam, réparer le monde.
« Comment commence le processus créatif ? » D’abord on vous dit que c’est impossible, que ce n’est pas le bon moment, que le gouvernement ne va pas approuver etc …. Mais la seule question qui tienne est : « comment ça va se finir ?« . Je cite encore Efrat, « nous voulons que la paix arrive, nous sommes dans l’héritage de Peres, du Rêver en grand. Nous voulons développer et porter des projets innovants qui favoriseront le rapprochement entre juifs et arabes. » Selon le Grand Homme, l’optimisme n’est pas un privilège, c’est un plan de travail. Nous sommes dans des heures sombres, il faut tout faire pour changer la situation et faire en sorte que le monde soit meilleur. Shimon Peres était un visionnaire. Il a voulu qu’Israël soit une start-up nation, engagée dans le tikoun olam et toujours en avance avec ses valeurs, sa créativité, son innovation pour faire du monde un endroit meilleur : « La chose principale dans la vie n’est pas ce que l’on est mais ce que l’on fait. »
Nous visitons ensuite une superbe exposition du photographe Ziv Koren reporter de guerre très célèbre. Alerté très tôt le matin du 7 octobre il est immédiatement descendu dans le sud. Il a photographié ce qu’il voyait, a suivi les horreurs des massacres. Plus tard il a photographié des otages enfin rentrés de captivité. Il le dit, en tant qu’homme et reporter de guerre : ce 7 octobre a été l’événement, le jour le plus choquant de sa vie. Ses photos constituent une documentation authentique, objective, une preuve des massacres. Son travail journalistique est une mission de grande importance. A l’heure de l’IA il est primordial de disposer d’une documentation objective et fiable, émanant de journalistes engagés à restituer la vérité, à respecter l’éthique.
L’exposition est bouleversante. Il a édité un livre magnifique « The October 7 War » aux éditions Gefen que vous pouvez commander en ligne. Puis nous entrons dans une salle consacrée aux projets d’innovation. 22 entrepreneurs, qui représentent les innovations majeures du pays nous présentent leurs projets, leurs parcours. En fait ce sont leurs hologrammes qui apparaissent sur des grands écrans ! Avant dernière étape de la visite, une salle consacrée à l’innovation israélienne. Une fresque chronologique des innovations s’affiche devant nos yeux assez ébahis. Que ce peuple est créatif et innovant ! Nous participons à une expérience de réalité virtuelle. Munis de casques et d’écouteurs nous pouvons choisir de nous transporter en 2 heures au bout du monde, de voyage dans le corps humain. Nous sommes tous bluffés ! L’innovation ne s’arrête jamais. Elle émane d’une nécessité. C’est un constat. Nous terminons notre visite par une présentation des projets les plus récents de sociétés israéliennes à la pointe de l’innovation.
Shimon Peres était un visionnaire. Ben Gourion lui a dit, au tout début de leur collaboration : « Je me charge du présent. Je te charge de l’avenir. » D’un visionnaire à l’autre … L’avenir il en est question au centre Beit Halochem de Tel Aviv que nous visitons ensuite. C’est un centre de réhabilitation qui traite les soldats blessés. Sa mission : aider les blessés à se rétablir physiquement, psychologiquement mais aussi à se réintégrer au sein de la société, à avoir une vie de la meilleure qualité possible. C’est un centre de jour. Mais c’est un foyer pour tous. Il y a 4 centres en Israël : Jérusalem, Haïfa, Beer Sheva et Tel Aviv. Le prochain ouvre bientôt à Ashdod. Nous sommes accueillis par Shemma Cohen, directeur financier et par Ella, une bénévole française. Ils nous projettent un film sur les soldats survivants, leurs blessures physiques et morales qu’ils porteront toute leur vie. Sur des blessés qui sont devenus des vainqueurs. Sur un peuple qui se lève et se met à marcher.
Ensuite Shemma nous parle de la société israélienne, de ses problèmes, du contexte géopolitique, de la guerre, de sa vision du présent et de l’avenir. Israel vaincra il en est certain. Mais le prix de la victoire est lourd. Ce sont tous les morts et les blessés de guerre. Mais la victoire n’est pas pour tout de suite. Il faudra se battre encore, pendant 50 ans sûrement. 2 soldats traités au centre nous livrent leurs témoignages. Ils appartiennent à des unités d’élite et nous demandent de ne pas les photographier pour des raisons de sécurité évidentes.
Evan, jeune marseillais 24 ans, a fait son alya il y a 4 ans pour combattre dans les unités d’élite. En novembre 2022 il a intégré l’unité d’élite cynotechnique. Ces chiens sont des chiens d’attaque. Les entraînements sont très intensifs et les soldats doivent reprendre le processus entier lorsque les chiens leurs sont attribués. Car on ne se meut pas, on ne combat pas de la même façon quand on est seul et quand on a un chien. Sa mission à Gaza a été sa première expérience de combat. Il nous raconte qu’il « se voyait dans Fauda » nous livre son vécu, son ressenti. Le 12 juin il est gravement blessé aux jambes, aux bras et au visage par une explosion alors que son unité pénètre dans une école. Il est évacué par hélicoptère vers un hôpital où il sera soigné. Il passera 4 mois dans une chaise roulante, garde dans la bouche des fragments d’explosion qu’il serait trop dangereux d’enlever. Son chien est revenu vivant de la mission, il le voit toutes les 2 semaines. Il suit un programme de rééducation en salle de sport, piscine, physiothérapie, psychothérapie. Il a du mal à dormir … Mais il ne regrette pas son engagement : « Si c’était à refaire je le referai. »
Aveo, israélien de 31 ans, est ingénieur de combat. Il a été très grièvement blessé (épaule broyée, artère principale touchée … ) à Gaza fin décembre 2023 lors d’une mission de recherche d’ otages dans les tunnels. Evacué par hélicoptère, il a été opéré en urgence, a passé 2 jours en soins intensifs et 1 mois à l’hôpital. Il a dû subir une autre intervention 6 mois plus tard. Il a réellement traversé l’enfer. Sa rééducation a commencé à l’hôpital, puis chez lui et maintenant au centre de Beit Halochem. Au début Il ne pouvait pratiquer aucune activité ni sportive ni même physique. Il pouvait seulement jouer aux Lego, jeu qui lui permettaient de stimuler sa motricité et son imagination. Il a beaucoup insisté sur le rôle de ces Lego dans le traitement mental des blessés. Il a repris son activité professionnelle il y a 1 mois. Il était agent de piste à l’aéroport de Tel Aviv. Ce poste est trop physique aujourd’hui, il travaille donc dans les bureaux de l’aéroport, avec des horaires aménagés qui lui permettent de suivre son programme de rééducation au centre.
Ces 2 témoignages nous ont bouleversé. 2 histoires, 2 parcours, une même lueur de vie dans les yeux. Pas de discours de haine. Mais la volonté farouche et l’espoir de ramener les otages à la maison, de vaincre. Nous visitons ensuite le centre qui a des allures de country club : belle infrastructure, espaces verts, des poules et des oies en liberté dans les jardins. Nous passons par une immense salle de musculation avec des appareils derniers cri adaptés aux personnes handicapés, un grand gymnase de basket ball, une piscine olympique, une piscine de rééducation … tout y est. Nous croisons partout du monde, des jeunes, des moins jeunes, des blessés plus ou moins récents, des jeunes femmes en fauteuil roulant, d’autres avec des béquilles … Le directeur est tellement fier de nous raconter que les soldats traités au centre participent à des compétitions sportives internationales (l’équipe de basket ball est à Miami pour une compétition ce dimanche), remportent des médailles comme le champion olympique de natation. Nous nous promenons dans le centre puis nous déjeunons sur place, avec les soldats. Le financement des centres Beit Halochem est le suivant : à 40% par l’état, à 30% par les cotisations des blessés (montant individuel symbolique de 90 shekels par mois) et à 30% par des dons. Ils ont besoin de nos dons.
Ce soir nous avons l’immense plaisir de dîner avec Daniel Saada, ancien ambassadeur d’Israël en France. Une partie d’entre nous l’avait rencontré lors de notre voyage en mars 2024. Aujourd’hui il travaille pour des organisations philanthropiques. Je vous livre un condensé de nos échanges, en espérant ne pas déformer ou trop librement interpréter les propos exprimés. Les choses ont tellement évolué en 1 an cependant les lignes de fond restent les mêmes. Daniel Saada nous lit un discours prononcé par le président Macron sur l’engagement de la France dans le conflit en Ukraine et nous interpelle : si l’on remplace Ukraine par Israël et Russie par islamistes la situation n’est-elle pas la même ? Pourquoi alors ce qui est valable pour l’Ukraine ne l’est pas pour Israël ? Selon lui la solution a 2 états est la solution à long terme. On demande à Israël d’appliquer un cesser le feu. Or, en octobre 2023 Israël était en situation de cesser le feu. Est-ce que cela a empêché le 7 octobre ? On ne peut pas avoir de cesser le feu avec une organisation terroriste. En France, les éléments de politique concernant Israël sont devenus des éléments de politique intérieure et non plus de politique étrangère. Le danger n’est pas l’importation du conflit. C’est en fait que la France n’a pas été capable d’exporter ses valeurs. Nous qui sommes tous des enfants d’immigrés, nous avons tous intégré les valeurs de la république. De par le monde, les synagogues ressemblent bien souvent aux églises des pays dans lesquelles elles sont car le peuple juif a toujours eu la volonté de s’intégrer. Il nous parle du Rassemblement National, de sa nouvelle posture. Il nous parle du traitement médiatique et politique d’Israël en France, de l’absence d’information sur les conflits en Afrique qui ont fait des millions de morts.
Mais No jews, no news … Israël continuera à progresser, à développer ses valeurs, à tendre la main aux autres nations comme elle l’a fait par le passé. Quand le pays est confronté à l’adversité il va de l’avant. Ce qui est transportable c’est ce que nous avons en nous, le génie, la puissance de la résilience de notre pays. La démocratie israélienne est vivante, le gouvernement est attaqué par des citoyens dont les enfants sont au front, c’est légitime. Israël est le régime parlementaire qui applique le mode de scrutin proportionnel le plus démocratique au monde. Le revers de la médaille est l’éclatement du Parlement, l’effritement des grands blocs politiques. Depuis la fin des années 80 la situation est intenable. Pour y remédier il faudrait que les députés votent pour un nouveau mode de scrutin, qui de facto, les empêcherait d’être réélus. C’est évidemment inenvisageable. Et de rappeler qu’Israël n’a pas de constitution, le garde-fou étant la Cour Suprême. Mais là aussi le mode de recrutement des juges est orienté. Au fil du temps, Israël est passé de la société la plus égalitaire au monde à la moins égalitaire. C’est une conséquence du capitalisme, de l’entreprenariat individuel Mais Israël est un pays incroyable où chacun peut accomplir ses rêves. Grâce au fait que nous soyons une démocratie nous vaincrons. Nous restons une puissance morale. Notre force c’est notre jeunesse, nos enfants. Israël vaincra, mais cela prendra sûrement 2 voire 3 générations. L’avenir du pays passe par sa sécurité et son expansion économique : l’actuel Dôme de fer va être remplacé par un dôme de fer laser, beaucoup moins coûteux. Il est déjà très demandé par des pays étrangers qui veulent l’acheter. Et l’on retrouve la puissance de l’innovation chère à Shimon Peres. La boucle est bouclée …
Vendredi 4 avril : il fait chaud
Quartier libre, il fait beau et chaud … chacun fait ce qu’il lui plaît. Nous sommes quelques-uns à se balader dans la vieille ville de Yaffo, déjeuner sur le port. Nous nous retrouvons à 18h30 pour allumer les bougies de shabbat et assister à l’office à la synagogue américaine située sur Frishman. Un très bel office, plein de ferveur et très joyeux conduit par un rabbin américain super enthousiaste. Ensuite nous partageons le dîner shabbatique à l’hôtel. Jean-François et Lionel font le kiddouch et le motsi, moment de comunion, de partage et de détente.

Samedi 5 avril : la place des otages
Quartier libre suite … En réalité, bon nombre d’entre nous se sont retrouvés à la plage pour profiter du soleil et de la mer. Discussions, rigolades, farniente qui nous permettent de reprendre des forces pour notre dernière étape : la place des otages.
Le samedi soir est particulier sur cette place : réunions, manifestations… BRING THEM HOME NOW. Une table de shabbat est toujours dressée, des stands sont toujours installés, des gens chantent accompagnés par le piano, des groupes de paroles se tiennent avec les visiteurs. Partout des portraits d’otages, des rubans jaunes. J’ai participé à une expérience de réalité virtuelle particulièrement difficile : au travers d’un masque et d’un casque on est plongé pendant 3 minutes dans l’enfer d’une geôle à Gaza, sous l’œil cruel d’un terroriste. Cette expérience a été rendue possible par les témoignages d’ex-otages rentrés de Gaza. C’est un moment tellement réaliste et donc terriblement violent dont je suis ressortie totalement bouleversée. Plusieurs d’entre nous partent vers Kikar AhBima, centre culturel de Tel Aviv, où se tient tous les samedis soir une immense manifestation de protestation contre le gouvernement. Une foule très dense se presse sur la place, des discours (que je ne comprends malheureusement pas) sont clamés, tous brandissent des drapeaux israéliens. On sent bien l’hostilité contre Netanyahu mais aucune violence, aucun débordement et aucune présence policière visible.
Nous retournons sur la place des otages, la foule est là aussi très nombreuse . Ils brandissent aussi des drapeaux israéliens, des messages « Bring Them Home » mais aussi « Kidnapped by Hamas, Ostages by Israel ‘s government ». Le mot d’ordre est partout le même : le retour des otages, maintenant, archav comme le scande la foule. Sur la scène une jeune femme ex-otage témoigne, évoque Pessa’h, prie pour que ce Pessa’h soit la fête de la libération des otages. Le tikoun olam, la réparation du monde, la transmission est un devoir moral. C’est le nôtre également. Puis nous nous retrouvons tous pour un dernier dîner, moment de partage de nos émotions, de notre expérience commune et de nos rêves nourris d’espoir pour ce formidable pays qu’est Israël. Nous remercions chaleureusement Greg et Tamar pour cette organisation exceptionnelle et spéciale dédicace à Tamar qui a veillé sur nous avec la gentillesse et le sourire qu’on lui connait et qu’on aime. Nous remercions également Pauline Berthaud qui a été une guide formidable.
J’ai bien conscience que ce carnet de voyage est long. Notre semaine en Israël a été dense, nous avons visité de nombreux lieux, fait de magnifiques rencontres et avons partagé des expériences incroyables que je souhaite vous transmettre. Cette transmission, ce témoignage relèvent de notre devoir individuel et collectif. Ils sont essentiels. Partout nous avons reçu des marques de reconnaissance, de gratitude. Et pourtant qu’avons-nous fait ? J’ai le sentiment que nous contribuons à remplir la mer avec des petites cuillères, cela me semble dérisoire. Mais non, pas pour ce peuple extraordinaire qui se bat pour sa survie, qui voit en chacun de nous, en chacun de nos actes, l’unité du peuple juif. Le fait que nous soyons revenus dans les mêmes lieux leur apporte un immense réconfort. Ils ne sont pas seuls, nous ne les oublions pas. Alors je ne saurai que vous encourager à aller en Israël ou à y retourner et ainsi à contribuer à la renaissance de ce formidable vie de ce pays. Et également à contribuer financièrement à sa reconstruction. Israël vivra, Israël vaincra. Ham Israël HaÏ
Quelques liens pour vous aussi apporter votre aide :
- Pour aider les victimes du kibboutz de Beeri, cliquez ici
- Pour le Résilience Center cliquez ici.
- Pour soutenir le kibboutz d’Erez mentionné dans l’article, cliquez ici
- Pour soutenir des familles mais aussi des militaires vous pouvez donner à Levehad ici
- Pour ceux qui souhaitent un contact chez Latet pour faire du volontariat et/ou pour ceux qui souhaitent faire un don à cette organisation, avec reçu Cerfa, cliquez ici
- Pour aider le Beit Alochem, avec reçu Cerfa, cliquez ici.