Ticha Beav 5785 : du deuil à l’espérance

31 juillet 2025

Le 9 Av, Ticha Beav, est sans doute le jour le plus grave du calendrier juif. Il ne s’agit pas seulement d’un jour de jeûne ou d’un rituel de deuil, mais d’un moment suspendu où l’histoire, la douleur, la perte et l’attente d’un renouveau se croisent dans un même souffle.

À la synagogue Beaugrenelle, le Dimanche 3 Août à 9h00, nous nous réunirons pour marquer cette journée hors du temps. L’office du matin, dépouillé de ses symboles habituels, sans taleth ni tefilines, dans une synagogue volontairement assombrie, où les ornements de la Torah sont retirés et où la lumière vacille au rythme de simples bougies, donnera corps à la mémoire d’un peuple face aux ruines.

Ticha Beav rappelle d’abord la destruction des deux Temples de Jérusalem, mais dans la conscience juive, ce deuil s’est étendu à d’autres tragédies : les expulsions, les massacres, les pogroms, jusqu’à la Shoah. C’est toute une mémoire collective de la fragilité humaine, de l’exil, de la violence subie – mais aussi de la résilience – qui s’exprime ce jour-là.

Durant l’office, nous lirons quelques kinoth (élégies sur la destruction du temple), la paracha et la haftara, et surtout, le Livre des Lamentations, dont les mots continuent de résonner à travers les siècles.

Mais Ticha Beav n’est pas qu’un cri de douleur. Il porte en creux une promesse : celle que du désastre peut surgir la reconstruction. C’est ce double mouvement, entre effondrement et espérance, que ce moment de lecture et de silence partagé nous invite à vivre ensemble.