Récital de Piano à Copernic : Rencontre avec Ilan Zajtmann

9 mars 2025

Il y a plus de dix ans, un jeune pianiste de 12 ans, Ilan Zajtmann, se produisait à la synagogue Copernic. Il revient le Dimanche 16 Mars pour un récital marquant, lui qui, après avoir hésité avec les mathématiques, a finalement choisi de faire de sa vie une longue partition de musique. Avant de le retrouver lors de ce concert symbolique, Ilan revient sur son parcours, ses influences et son rapport à la musique.

Réservez-vos places pour ce grand récital de piano, Dimanche 16 Mars à 17h00 à la synagogue Copernic en cliquant ici.

Quand et comment as-tu commencé le piano ?

« Je suis né dans une famille de musiciens. J’ai toujours été entouré de musique : mon père est pianiste, ma mère est flûtiste, et ma sœur aussi est pianiste. Donc, j’ai toujours baigné dans cet environnement musical. On a commencé le piano très tôt dans la famille, dès l’âge de trois ans. C’était déjà présent avant même ma naissance. Je me souviens très bien d’avoir demandé à mon père de faire du piano. Ce moment précis est l’un de mes premiers souvenirs. Je pense que c’était aussi en partie pour imiter ma sœur, qui me motivait beaucoup. Mon père a été mon premier professeur et l’a été pendant une dizaine d’années. »

Quels ont été les moments décisifs de ton apprentissage musical ?

« Alors, il y a eu des rencontres marquantes. Par exemple, à l’âge de 10 ans, j’ai rencontré un professeur lors d’un stage, et je le vois toujours aujourd’hui, même si c’est de manière plus épisodique. Une autre étape importante a été mon passage aux États-Unis, où j’ai rencontré Boris Berman. Mais le moment décisif a vraiment été à la fin du lycée. À ce moment-là, j’hésitais entre faire des études de mathématiques ou poursuivre dans le piano. J’avais prévu de faire des maths, mais au dernier moment, je me suis rendu compte que le piano me manquait énormément. C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision consciente de me consacrer à la musique. C’était la première fois que je faisais un choix en tant qu’adulte, et c’est ce qui a marqué mon parcours. »

À quel moment as-tu su que tu voulais faire du piano ton métier ?

« Depuis tout petit, je disais que je voulais être pianiste, mais à cet âge-là, ça ne veut pas dire grand-chose. C’est comme un enfant qui dit qu’il veut être footballeur professionnel. Mais ce choix conscient, celui où j’ai su que c’était ce que je voulais vraiment faire, c’était à la fin du lycée. »

Qu’est-ce que tu ressens à l’idée de rejouer à Copernic ? Quels souvenirs gardes-tu de ta première expérience là-bas ?

« Ce qui est intéressant, c’est que j’ai oublié beaucoup de concerts que j’ai faits enfant, mais celui-ci, je m’en souviens très bien, même après plus de 10 ans. Ce qui m’a marqué, c’était l’ambiance du lieu et la chaleur du public. Revenir maintenant, avec tout le chemin parcouru depuis, c’est un peu comme boucler la boucle. Ce n’est pas vraiment un accomplissement, mais il y a un sentiment particulier à revenir jouer dans un endroit qui a marqué mon parcours. »

Si tu pouvais t’adresser à toi-même à 10 ans, juste avant de monter sur scène à Copernic, que lui dirais-tu ?

« C’est marrant, parce qu’en fait, je crois que je lui demanderais plutôt un conseil ! (rires) Quand on est enfant, on aborde les choses différemment. Moi, je n’étais pas spécialement stressé, et j’aimerais parfois retrouver cette insouciance. »

Quels sont les compositeurs qui t’inspirent le plus et pourquoi ?

« Ça dépend des périodes. Pendant longtemps, Beethoven a été central pour moi, j’ai construit mon jeu pianistique autour de son répertoire. Ces dernières années, je me suis tourné vers Schumann, que je comprenais moins avant. Son langage est plus complexe, et je pense qu’il faut une certaine maturité pour l’apprécier pleinement. L’évolution de mes goûts suit mon évolution personnelle et musicale. Parfois, on redécouvre un compositeur qu’on avait un peu laissé de côté avec une perspective complètement différente. »

Quels sont tes projets ou tes rêves pour les prochaines années ?

« Continuer à donner des concerts, p participer à des concours et voir où cela me mène. J’ai enregistré un disque récemment qui sortira bientôt, et j’ai des concerts prévus, notamment un important en mai. Mais au-delà de ça, un de mes objectifs est d’explorer certains répertoires plus en profondeur, comme Liszt, que je commence à travailler sérieusement. »